Zanthoxylum Coreanum – Poivrier Coréen

Le Zanthoxylum coreanum, parfois appelé Poivrier ou Clavalier de Corée, fait partie d’un groupe de petits arbres asiatiques connus pour leurs fructifications aromatiques utilisées en cuisine. Cette espèce coreanum, moins armée que sa cousine simulans, mérite tout particulièrement l’intérêt du jardinier pour sa vigueur, sa rusticité, et ses larges épines rouge-orangé.  À sa floraison printanière discrète succède des petites baies, dont on utilise l’enveloppe séchée et moulue comme une épice. L’alliance du rouge des fruits et du feuillage découpé prenant des tons jaunes en septembre-octobre est superbe. C grand arbuste sera parfait dans une haie libre, et ses branches épineuses seront utiles dans une haie défensive. 

Originaire de Corée et de Chine, le Zanthoxylum coreanum est rattaché à la même famille que les agrumes, celle des Rutacées, avec lesquels il partage un feuillage très aromatique. Dans la nature, on le retrouve souvent non loin des vallées et des côtes, à une altitude comprise entre 700 et 1100 m. Cette espèce caduque perd son feuillage en hiver, résiste ponctuellement à -20°C et se développe dans tout sol drainant et suffisamment profond. Les gelées tardives peuvent cependant nuire à la floraison et brûler ses jeunes pousses. La sécheresse et l’ombre dense découragent ce vigoureux poivrier coréen.

Ce petit arbre, de croissance très rapide en sol frais et fertile, mesure en moyenne 4 m de hauteur pour une envergure à peu près égale à maturité. Son port est gracieux, naturellement étalé, soutenu par des branches souples. Le tronc et les rameaux sont garnis de larges épines qui s’élargissent beaucoup au fil des ans, tandis que leur pointe s’émousse. Les rameaux portent des feuilles rarement épineuses disposées de façon alterne, dont le rachis ou nervure centrale n’est pas ailé, ce qui permet de le différencier du  Z. simulans. Chaque feuille, munie de glandes à huiles essentielles, est composée de 4 à 7  paires de folioles luisantes de forme oblongue à elliptique, à bords à peine dentés, d’un vert foncé franc sur le dessus, plus clair et terne en dessous. Avant de tomber, elles virent au jaune en automne. Lorsqu’on les froisse, elles dégagent une odeur à la fois épicée, boisée, citronnée et légèrement poivrée, mais douce. La floraison apparait déjà sur des sujets âgés de 3 ou 4 ans. Elle a lieu en mai-juin, plus ou moins tôt selon le climat, sur les rameaux âgés d’un an. Elle est faite de petits bouquets ou cymes de 3 à 5 cm de diamètre, composées de petites fleurs d’un jaune-verdâtre sans pétales. Chez cet arbuste, on trouve à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles. Après pollinisation se forment sur les fleurs femelles des fruits ronds, de 3 à 5 mm de diamètre, sphériques et verruqueux. Leur enveloppe charnue passe du rouge au brun à maturité, ils s’ouvrent en dévoilant des graines noires et brillantes recherchées par les oiseaux. Seule l’enveloppe est consommée une fois séchée et moulue.  

A table:

Les baies de ce poivrier coréen ne doivent pas être confondues avec les « baies roses » ou « poivre rose » vendues au rayon des épices : ces dernières sont produites par un autre petit arbre appelé Schinus terebinthifolius, le faux-poivrier, originaire d’Amérique du Sud. En cuisine, on utilisera la « peau  » brune des fruits de notre Zanthoxylum pour relever les conserves, le riz, les salades et plats cuisinés. Cette épice est incontournable dans la cuisine traditionnelle asiatique. Les feuilles séchées et réduites en poudre sont également utilisées, notamment au Japon : leur arôme est très proche de celui des baies.

Au jardin : 

Ce petit arbre ne manque pas de charme dans un jardin à l’anglaise ou d’esprit naturaliste. S’il est planté de manière isolée, il peut devenir avec le temps un beau specimen qui vous vaudra les remarques étonnées de vos visiteurs : on peut parfaitement, pour dégager son tronc, tailler les branches les plus basses, jusqu’à 1 m du sol. Laissé libre, il trouve naturellement sa place dans une haie non taillée, en compagnie de cornouillers, sorbiers, viornes, oranger des Osages, pommiers et cerisiers d’ornement, arbre à miel par exemple. Le caractère épineux de ses jeunes rameaux fait de ce bel arbuste un bon candidat pour une haie défensive, bien qu’il soit moins dissuasif que son cousin le Zanthoxylum simulans. Dans cet usage, associez-le par exemple aux Poncirus trifoliata, Rosa moyesii, Pyracantha, à l’aubépine Crataegus monogyna, au cognassier du Japon Cido, à l’argousier…